Capture d’écran 2023-07-16 000606
Quelles sont les bonnes surprises de cette édition 2023 ou au contraire les jeux à éviter ?

Le festival Paris Est Ludique édition 2023 s’est déroulé le week-end des 1er et 2 juillet 2023. Un après-midi pro était également proposé le vendredi 30 juin après-midi.

Outre les nombreuses rencontres et moments de discussion permis par le festival, cela a été l’occasion de découvrir quelques jeux. Dans l’ensemble, pas de coup de cœur dévastateur, quelques bonnes surprises mais aussi un (au moins) Fuyez pauvres fous !

Phantom Ink

Phantom Ink est un énième jeu de devinette. Soyons claire : les jeux de devinette ne sont pas ma tasse de thé et il en est sorti tellement ces derniers mois que je fais clairement une overdose, au point de voir arriver chaque nouvelle itération avec méfiance.

Phantom Ink n’est pas ce qui se fait de pire parmi les productions actuelles. Son twist repose sur le fait que chaque fantôme doit faire deviner à son équipe de médiums le même mot et que par conséquent les indices que l’on donne à son équipe profitent également à l’autre, même si ce n’est que de façon atténuée. C’est donc sur cet équilibre à trouver entre indice certain et prise de risque pour les médiums (ceux qui devinent) que le jeu se démarque. On retrouve d’ailleurs cette mécanique dans plusieurs jeux coopératifs (on pense à l’excellent Focus) qui permet également au cas particulier de diminuer le sentiment de down time qui peut surgir lorsque l’autre équipe entame sa phase de jeu.

Dommage également que la simplicité du jeu soit polluée par quelques éléments alambiqués (par exemple, redemander des lettres à des mots précédents) qui alourdissent le gameplay.

Si le jeu est plutôt bien thématisé (le dévoilement des lettres des indices s’apparentant à une séance de Ouija), l’édition n’est pas très enthousiasmante et aurait sûrement gagné à être mieux pensée en terme d’ergonomie (la feuille où l’on écrit les indices est tout sauf pratique à utiliser pour les fantômes).

Bref, si vous êtes une inconditionnelle des jeux où l’on doit se faire deviner des mots, essayez Phantom Ink ; en revanche, si comme moi, ça vous barbe et que Just One vous suffit, passez votre chemin.

Phantom Ink est un jeu de Mary Flanagan et Max Seidman, illustré par Spring Yu, édité par Resonym pour la version d’origine et localisé en France par Gigamic.

East India Companies

Après Virtu, East India Companies est le second jeu de Pascal Ribrault et c’est lui qui nous a expliqué les règles lors de ce festival, ce qui est certainement un plus car il s’agit d’un jeu expert (pas trop compliqué non plus) et je suis au moins certaine d’avoir joué avec les bonnes règles. Précisons également que nous n’avons pas fait la partie complète.

Rien qu’à son titre, on comprend bien ce qu’on va faire dans ce jeu : acheter des ressources dans des contrées orientales pour les revendre en Europe, en utilisant des bateaux plus ou moins rapides. Néanmoins, je ne qualifierais pas East India Companies de jeu de gestion à proprement parler mais plutôt de jeu économique qui tente de retranscrire la réalité d’un marché libéral. Sur ce point, le jeu fonctionne très bien car il permet une simulation de la loi de l’offre et de la demande simple à mettre en œuvre ; de la même façon, on y retrouve à l’instar d’un Mombasa la possibilité d’investir dans différentes compagnies (qui ici appartiennent à nos adversaires) pour simuler une dynamique d’actionnariat et de versement de dividendes).

Ce sont les aspects les plus réussis du jeu. Ce qui l’est moins est probablement la phase initiale de placement d’agents permettant aux joueuses de dégager des bonus ou des pouvoirs avant de partir sur les océans. On retombe dans un placement d’ouvriers ultra classique, et le sentiment que les pouvoirs / bonus ne sont pas toujours équilibrés. Avec même une impression de win to win pour le pouvoir permettant de repasser première joueuse pour placer ses bateaux. Et comme le jeu est assez scripté, une fois cette phase passée, on a surtout l’impression de subir les choix de placement précédents.

Rien à redire sur l’édition ou le visuel du jeu, la couverture étant notamment très belle et évocatrice du thème du jeu.

East India Companies est un jeu de Pascal Ribrault, illustré par Guillaume Tavernier, édité par Atalia.

Linx

Linx est un jeu à paraître chez Matagot (pour Essen me semble-t-il) qui reprend le principe ultra connu du morpion et celui tout aussi connu du chifoumi. Pour gagner, il faut donc aligner, orthogonalement ou en diagonale 3 de ses symboles mais on va pouvoir disposer ses tuiles sur un carré de 5 sur 5 ET on va pouvoir recouvrir les tuiles des autres selon le principe du chifoumi. Rajoutez à cela la possibilité de jouer en équipe et vous avez en bouche un tout petit jeu dont vous avez l’impression qu’il fait tout.

Linx est un jeu qui potentiellement peut très bien rencontrer le succès. C’est un jeu qui tel un Trio ou un That’s not a hat va fonctionner à un moment donné avec une joueuse donnée, et pas avec une autre. Il est des jeux comme cela dont une communauté de joueuses s’entiche sans que cela soit forcément très rationnel, et j’ai envie de dire tant mieux car c’est aussi ce qui fait parfois la rencontre entre une joueuse et un jeu.

A titre personnel, je n’ai pas chaviré en y jouant, j’ai clairement préféré le mode par équipe et je pense que c’est dans cette configuration que le jeu doit être présenté pour faire ressortir tout son potentiel.

Typiquement le jeu auquel j’espère rejouer pour me forger une opinion plus définitive, notamment sur la possibilité d’y jouer de façon vraiment plus stratégique.

Linx est un jeu de Fabrice Puleo à paraître au 4ème trimestre 2023 chez Matagot.

Almost innocent

Lorsque vous verrez la boîte d’Almost innocent, vous reconnaîtrez probablement le visuel de Hidden Leaders. Rassurez-vous, le seul point commun entre ces deux jeux est l’univers dans lequel ils se situent, leur illustrateur ; rien de commun entre Almost innocent et l’expérience pénible d’une partie de Hidden Leaders. : Almost innocent est un jeu coopératif, de déduction et très bon !

La déduction va se faire à chaque tour par la joueuse active, question à laquelle chacune des autres joueuses devra répondre, les différentes réponses permettant de croiser des informations, d’éliminer des possibilités, de déduire la solution recherchée, chaque joueuse ayant une déduction propre à formuler.

Le côté très malin de Almost innocent réside dans son rythme dans la mesure où l’on ne ressent jamais ce sentiment de temps mort pendant lequel une joueuse réfléchit pendant que les autres attendent leur tour. Ce fameux downtime est évité par le fait que chaque joueuse va répondre à la question choisie, en donnant des informations précises à une autre joueuse, mais ces informations précises étant également utiles à toute la table. C’est donc à chaque tour une véritable réflexion collective mais silencieuse qui est menée.

En outre, ce système de questions posées à toutes, chacune répondant à une autre joueuse, contribue à créer la sensation d’un jeu subtil puisque chaque question devra être pensée pour que sa réponse profite à un maximum de joueuses, ce qui est rendu possible par le caractère coopératif du jeu. Il faut donc penser collectivement les questions posées plutôt que de réfléchir à la meilleure question pour soi.

Almost innocent est un jeu de Philippe Attali, illustré par Satoshi Maatsura et édité par Matagot. Sa sortie est prévue pour octobre 2023.

Café del gatto

Qui n’a pas rêvé d’incarner des chats qui servent des cappuccinos ? En vrai probablement pas grand monde mais moi voilà un pitch de jeu qui me plaît parce que 1) j’aime les chats et 2) j’aime le café.

Une fois la blague passée sur la présentation du jeu Café del gatto, pas sûre qu’on ait beaucoup de matière à débattre.

Café del gatto est un jeu de contrat où l’on récupère soit du café soit du lait pour servir le plus vite possible des boissons dignes du Starbucks avant les autres pour marquer le plus de points. Un jeu de collection et de course vraiment pas palpitant. Il bénéficie d’un thème mignon et d’un matériel agréable qui permettront à tout un tas de gens de vous dire que c’est un jeu vite expliqué, vite joué et qui est idéal comme jeu d’initiation. C’est vrai que c’est un jeu familial mignon et pas désagréable. Bon, sauf qu’il en existe déjà des pelletées du même acabit, alors un de plus, un de moins…

Le détail le plus cool du jeu réside dans son distributeur de ressources (café ou lait) qui fonctionne avec des dominos répartie dans deux rangées différentes, étant précisé que le coût d’un domino est fixé par la valeur du domino située au même niveau dans la rangée adjacente (regardez la photo ce sera sûrement plus clair).

Le matériel est chouette, mention spéciale au distributeur de ressources et aux dominos mais clairement surédité, le tout rangé dans une boîte 2 fois trop grande.

Café del gatto est un jeu de Lena Burkhardt (oui oui la fille de Günter) et de Julia Wagner, illustré par Robin Struss et édité par Schmidt Spiele.

Buurn

Vous cherchiez le Fuyez pauvre fous ! le voici. Un moment d’égarement et nous voici en train de jouer à Buurn un jeu d’enchère, de rapidité et de collection le tout servi avec un thème de cuisine mexicaine vraiment douteux.

A chaque tour de jeu, des cartes sont mises aux enchères, mais attention des enchères à la hollandaise (c’est à dire que l’on part d’une valeur maximale de façon décroissante jusqu’à ce que l’une des joueuses se déclare acquéreuse). Dans ce jeu, la fin des enchères implique de se saisir d’un… comment l’appeler… disons totem, les autres joueuses devant alors saisir les totems restants pour récupérer divers bonus. Et les cartes récupérées scorent comme dans à peu près TOUS les jeux de collection.

C’est donc un jeu dont les seules originalités ne fonctionnent pas du tout ensemble, le reste étant du vu et revu. A aucun moment, on ne parvient à s’intéresser réellement à ce que l’on fait et on saisit les totems un peu de façon automatique parce qu’il faut bien faire quelque chose. Je remercie encore l’un de mes partenaires de jeu d’avoir trouvé le glitch pour écourter la partie au maximum et nous sortir de ce moment insipide.

Quant à l’édition, si le thème est quelque peu étrange (mais illustré par Gorobei donc respect !), les figurines en mousse des totems sont d’une laideur ahurissante.

Bref, à fuir absolument sauf si vraiment vous aimez les party games dont le fun ressort mieux en état d’ébriété. Quand on sait que les auteurs de ce jeu sont également les auteurs de l’excellent Time of empires… vraiment allez découvrir cet autre jeu d’eux chez Pearl Games.

Buurn est un jeu de David Simiand et Pierre Voye, illustré par Gorobei et édité par Don’t Panic Games.

Les toits de Paris

Dans Les toits de Paris vous incarnez des voleurs de haut vol qui doivent prouver leur talent en subtilisant un maximum d’œuvres d’art sans se faire pincer par la police. Le pitch du jeu va se traduire mécaniquement par un mélange de collections et de majorités.

Mais ce qui dynamise le jeu, c’est surtout le recours au stop ou encore qui peut être utilisée par la joueuse active autant pour améliorer sa collection que pour polluer les collections de ses adversaires.

Car malgré un abord familial et des illustrations poétiques tout en rondeur, Les Toits de Paris est un jeu vache dans lequel les joueuses pourront se faire beaucoup de sales coups. Peut-être y a-t-il de ce fait un léger décalage entre ce que le jeu propose en apparence (un jeu très familial adapté à tous les publics avec cette voleuse masquée qui pourrait rappeler aux plus jeunes Ladybug) et les sensations de jeu qu’il procure, celles de règlements de comptes entre bandits. Ce serait dommage qu’il en souffre car le jeu est dans ce format plutôt une réussite.

J’ai également trouvé que l’idée du “coup d’éclat” (lorsque la joueuse active parvient à réussir son vol alors que la police n’est qu’à une case de l’arrêter) est très bien pensée puisque la récompense qu’elle procure à la joueuse (récupérer tous les objets volés sans avoir à partager avec ses adversaires) est suffisamment généreuse pour l’inciter à prendre des risques (ce qui n’est pas toujours le cas dans les jeux de stop ou encore).

Les Toits de Paris est un jeu de Christine Alcouffe et Ludovic Maublanc, illustré par Christine Alcouffe et édité par KYF Edition. Sortie prévue en septembre 2023.

Stop me or let me go

Joué dans une version prototype plutôt aboutie, Stop me or let me go est une adaptation de la version japonaise d’un jeu découvert par le bouche à oreille post Essen. Si l’éditeur (KYF Edition) a eu un coup de cœur pour le jeu, celui-ci a déjà connu quelques modifications par rapport à sa version d’origine (rethématisation et légères évolutions mécaniques).

Stop me or let me go est un jeu de guessing quasi impossible à résumer. Ce genre de jeu dont on vous dit qu’il faut faire un tour de jeu pour comprendre ce qu’on va y faire.

Parce que c’est un jeu qui se ressent plus qu’il ne s’analyse. Parce qu’il propose une subtilité dans le game play que les mots ont du mal à restituer. On l’appréhende empiriquement, et on comprend ainsi, au fil des tours et des parties, le potentiel de ce petit jeu.

On doit tuer des bandits et celui qui choisira de tuer le plus recherché l’emportera. Mais les égalités s’annulent, et tant qu’il n’y a pas de mort on continue de jouer au chat et à la souris tant avec nos cibles qu’avec nos adversaires.

Certes le jeu a quelques petits soucis d’ergonomie : pas mal de manipulation pour un petit jeu (il est préférable de désigner une joueuse qui gèrera cette partie du jeu), la pose de nos cartes sur les cibles qui ont tendance à dissimuler un peu trop les sublimes illustrations de Maud Chalmel (pourrait-on envisager des jetons de type poker ?). Mais on peut espérer encore quelques évolutions pour un prototype très prometteur dans ses sensations de jeu.

Stop me or let me go est un jeu de Taiju Sawada, illustré par Maud Chalmel et édité par KYF Edition. Sa sortie est prévue pour le début de l’année 2024.

Affamés nourrissez les vite

Clairement si on voulait trouver un titre qui me fait fuir, celui-ci est pas mal. Une fois que vous l’avez lu, vous vous surprenez à chanter le générique de Pokémon pour toute la fin de la journée. C’est clairement à la demande Polgara JuniorE que l’on a joué à ce jeu coopératif qui mélange placement d’ouvrier et collecte de ressources pour faire face à des hordes de créatures affamées prêtes à attaquer votre village.

Et Affamés nourrissez les vite se présente clairement comme un jeu pour enfants visuellement et thématiquement alors que mécaniquement il lorgne du côté des jeux coopératifs très punitifs dans lesquels on finit souvent par se laisser déborder par le jeu. Ce qui est beaucoup moins évident à gérer avec des enfants.

Dans cette mécanique coopérative, le jeu ne présente pas d’originalité particulière. En revanche, c’est dans son aspect placement d’ouvriers qu’il se démarque. En effet, pour repousser les créatures, les joueuses doivent les nourrir en leur fournissant un certain type d’aliments ; les joueuses utiliseront leurs actions pour récolter ces ressources mais tout en se bloquant les emplacements de collecte tandis que dans bon nombre de jeux coopératifs, les joueuses utilisent leurs actions comme bon leur semble.

Cet aspect gestion monte donc le niveau de difficulté de ce jeu car les joueuses devront vraiment anticiper quelques ressources produire, d’autant que certaines demanderont impérativement plusieurs tours pour être collectées (par exemple le fromage qui nécessite au préalable d’avoir récupéré du lait). Ajoutez à cela l’usage d’un dé pour déterminer dans certains cas le nombre de ressources…

Bref, pas sûre que ce jeu soit réellement destiné à une cible enfantine, mais plutôt à un public familial prêt à accepter de souffrir un peu.

Affamés nourrissez les vite est un jeu de Julk, illustré par Apolline Etienne et édité par Auzou Jeux.

Forest Shuffle

De façon paradoxale pour un loisir souvent critiqué pour son bilan écologique douteux, le jeu de société met actuellement à l’honneur le thème de la nature déclinée sous toutes ses formes : oiseaux, prairie, parcs naturels, développement d’éco-systèmes, fleur, etc.

Forest Shuffle (dont le titre français n’est pas encore défini), à l’instar de bon nombre de ces jeux, propose un jeu de cartes foisonnant, dans lequel on pose nos cartes animaux, végétaux, champignons, etc, autour d’arbres, chaque type de cartes permettant de marquer des points de façon différente. Et les actions peuvent être bonifiées, permettant ainsi de rejouer, poser d’autres cartes, bref de comboter.

On ne vas pas se mentir, comme dans Earth, il y en a un peu beaucoup partout et on perd parfois un peu de vue le sentier de la forêt dans laquelle on évolue, d’autant qu’il y a pas mal d’iconographie sur les cartes, certes peu compliquée à appréhender mais la surcharge visuelle est bien présente. Toutefois, à la différence de Earth, on se sent moins noyé par les cartes que l’on a en main car elles sont beaucoup plus difficiles à récupérer.

Cette première partie était tout à fait agréable, ce ressenti étant également favorisé par des cartes plutôt jolies et un thème qui fonctionne parfaitement auprès de moi. Néanmoins, je ne peux pas m’empêcher d’avoir un léger goût de jeu foutraque dans la bouche, qui favorise une façon de jouer très opportuniste. Un jeu à rejouer pour un avis plus tranché.

Forest Shuffle est un jeu de Kosch, illustré par Toni Llobet et édité par Lookout Games. Localisation à venir en France.

En conclusion…

Quelques bonnes surprises, et surtout des rencontres toujours chouettes et des moments partagés entre ami·e·s, cette édition de Paris Est Ludique fut un chouette moment de partage, que ce soit autour d’un jeu ou en flânant dans les allées.

7 thoughts on “Paris Est Ludique 2023 – Retours de festival

  1. J’aime beaucoup Linx !
    C’est effectivement plus intéressant qu’il ne semble. Punto +

    Quand à Forest Shuffle, notre petite était quelque peur sur-réaliste. Si le jeu permet ça c’est drôle, mais difficile d’en tirer une conclusion évidente. Cets dans l’air du temps, mieux fichu que d’autres choses, à refaire

  2. Très bon retour sur ce PEL.

    J’ai été content de pouvoir partager avec toi quelques parties, même s’il y avait le « fuyez pauvres fous » 😀

  3. Forest shuffle semble le plus sympas du lot visuellement.
    East india, je suis dans la phase à essayer.
    je rajoute un article bien écris, presque agréable à lire ^^ .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *